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COURSE

LE MÉTIER DE CORSAIRE

  

   Les CORSAIRES agissent légalement, avec le consentement d'un ÉTAT et pour l'ÉTAT

 

  Ils opèrent non seulement dans le BASSIN MÉDITERRANÉEN, mais également sur l' OCÉAN, sur les rivages de l' ANGLETERRE, sur les côtes d' ISLANDE.

 

   Ils obtiennent de l' ÉTAT l'autorisation de pratiquer la COURSE et ont des règles à respecter :         

                  

   Ils ne doivent pas attaquer les navires des PAYS ALLIES de l' ÉTAT qui leur donne leur PATENTE

 

   Ils doivent remettre au GOUVERNEMENT une part de leurs PRISES.

 

  Leurs embarcations sont contrôlées par l' ÉTAT.

 

   Ils ne doivent, en aucun cas transgresser les LOIS et RÈGLES établies.

 

  Les expéditions ont lieu au printemps et en automne. Chaque départ ou retour est l'objet de manifestations enthousiastes de la part de la foule. Le "youyou" des femmes retentit.

 

  Le canon des bateaux salue au passage le Marabout SIDI BEKTA, dont la ZAOUÏA est hors la PORTE BAB AZOUN.

 

  Les PIRATES exercent la même activité, mais à leur propre compte.

 

  Tout CORSAIRE qui va appareiller va chercher au CONSULAT de FRANCE des pièces destinées à assurer, tant à son NAVIRE qu'aux PRISES qu'il pouvait faire, la protection des bâtiments de guerre français qu'il pouvait rencontrer en mer.

 

  Pour le CORSAIRE ALGÉRIEN , un certificat de nationalité est ainsi établi :

 

                     "Nous, .................................. CONSUL GÉNÉRAL de FRANCE, chargé d'affaires

                     de S.M.T.C. en cette ville et royaume d'ALGER, certifions et attestons à qui il     

                     appartiendra que le ......................... commandé par .............................. , armé  

                       ...................... étant de présent au port d'ALGER, porteur des présentes appartint

                    à cette RÉGENCE.

                     Prions et requérons tous officiers commandant des vaisseaux du ROI, de lui

                     donner tous les secours dont il pourrait avoir besoin. En foi de quoi nous avons

                    signé le présent certificat revêtu du sceau accoutumé, et contresigné par le

                     sieur ..............................., chancelier de ce CONSULAT GÉNÉRAL d'ALGER,

                                                                                               

                                                                     Le .................................... :

 

  D'autre part le CHANCELIER remettait au RAÏS un exemplaire imprimé en blanc, des passeports délivrés dans les PORTS de FRANCE à nos navires marchands.

 

 La remise de cette formule imprimée - ou modèle de congé - avait pour but de donner aux CORSAIRES les moyens de constater l'identité des bâtiments arrêtés par eux, qui se prétendaient FRANÇAIS.

 

   On confrontait les deux passeports, mais comme les ALGÉRIENS  ne savaient pas lire on mesurait les deux pièces. Les CORSAIRES comptaient les lignes imprimées, comparaient les bordures, plaçaient les passeports l'un sur l'autre et vérifiaient minutieusement si ils s'ajustaient parfaitement.

 

   Plusieurs de nos navires ont été pillés, amarinés, traités en ennemis - y compris l'esclavage de l'équipage, avec insulte, coups et bastonnades - parce que l'un des parchemins dépassait l'autre de quelques lignes, les marges n'ayant pas été ménagées avec une exactitude rigoureuse.

 

  Malgré les vexations intolérables qu'une manière de procéder aussi défectueuse créait à notre marine marchande, les autorités de l'OUEST de la FRANCE se servaient d'une formule différente que les ALGÉRIENS considéraient comme nulle, ne la connaissant pas. Une incurie aussi forte est à peine croyable mais il en existe de nombreuses preuves dans les archives. Les bâtiments des ports de l' OCÉAN et de la MANCHE étaient toujours traités en ennemis par les ALGÉRIENS, -à cause de leurs passeports - causaient de grands ennuis à notre CONSUL et amenaient souvent de graves complications dans nos relations avec la RÉGENCE.

 

  La délivrance des expéditions françaises aux CORSAIRES, était enregistré dans des cahiers ad hoc.

 

  Le KHODJA ET R'HAÏM , le secrétaire des prises

 

      dirige  le service administratif des prises

                 les opérations préalables à la vente : débarquement, emmagasinement, transport

                 les opérations relatives à la liquidation

     procède à la répartition du net produit obtenu

 

   RÉPARTITION DES PRISES : Marchandises et hommes

 

               Le RAÏS : 40 parts

                Le DEY : 35 parts

                L' ÉQUIPAGE : 25 parts 

 

   Pour les PRISES, des passavants, presque toujours au nombre de deux, et rédigés comme il suit :

SERVICE DES PRISES

 

                     "Nous, .................................. CONSUL GÉNÉRAL de FRANCE, chargé d'affaires

                     de S.M.T.C. en cette ville et royaume d'ALGER, certifions  à qui il appartiendra  

                     avoir délivré à ..................., commandant le .................., armé de .................. ,

                     appartenant à cette RÉGENCE d'ALGER, le présent certificat, pour servir de

                     congé et de passavant aux prises qu'il pourra faire. En foi de quoi nous avons

                     signé, fait contresigner par le chancelier de ce CONSULAT GÉNÉRAL d'ALGER,

                    et scellé du sceau accoutumé d'icelui. à ALGER, le ..................que le ....................

                    commandé par .............................. , armé  ...................... étant de présent au port

                     d'ALGER, porteur des présentes appartint à cette RÉGENCE.

                     Prions et requérons tous officiers commandant des vaisseaux du ROI, de lui

                     donner tous les secours dont il pourrait avoir besoin. En foi de quoi nous avons

                    signé le présent certificat revêtu du sceau accoutumé, et contresigné par le

                     sieur ..............................., chancelier de ce CONSULAT GÉNÉRAL d'ALGER,

                                                                                               

                                                                     Le .................................... :

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BASSIN MÉDITERRANÉEN AU XVIIe SIÈCLE

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